Mission Bougainville, un partenariat Marine Nationale – Sorbonne Université – Plankton Planet

« Je m’appelle Mathilde, j’ai 23 ans et je suis engagée en tant que Volontaire Officier Aspirant Biodiversité (VOA.B) dans le cadre de la Mission Bougainville, qui vise à établir une mesure pérenne du microbiome marin. Ce projet, qui a été lancé officiellement au mois de septembre dernier, est né de l’envie d’unir les forces que possèdent les acteurs majeurs du projet : la Marine nationale, Sorbonne Université et le consortium international de scientifiques PlanktonPlanet. La France possède en effet une zone économique exclusive particulièrement étendue dans les océans Indien et Pacifique, sillonnée chaque jour par les bâtiments de la Marine nationale. L’idée est d’impliquer la Marine dans la préservation de la biodiversité, tout en permettant à de jeunes diplômés d’embarquer un an sur les bâtiments de soutien et d’assistance outremer (BSAOM) à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie, pour tester et optimiser les outils développés par PlanktonPlanet, afin d’enrichir le volume des connaissances concernant le microbiome océanique. Les BSAOM fonctionnant sur le rythme de deux équipages qui se relaient pour maximiser le temps de présence en mer du bateau, nous sommes deux VOA affectés en Nouvelle-Calédonie sur le BSAOM D’Entrecasteaux : Hugo au sein de l’équipage B et moi-même au sein de l’équipage A.

La diversité des opérations réalisées par le bâtiment est extrêmement intéressante. Nous avons, par exemple, conduit en octobre un exercice humanitaire d’évacuation de la population en cas de risque volcanique dans l’archipel du Vanuatu, ou encore plusieurs déploiements de barrages flottants permettant de contenir des nappes de pollution en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Nouvelle-Calédonie dernièrement. Dans ce sens, l’intégration de la mission Bougainville est particulièrement cohérente avec la diversité des missions confiées aux BSAOM. Les deux équipages ont d’ailleurs été, dès notre arrivée, particulièrement réceptifs et suivent de près l’évolution de nos recherches à bord. Lorsque je commence une session de prélèvement, plusieurs membres de l’équipage m’apportent leur aide pour le déploiement des petits filets qui me permettent de récolter le plancton. Puis, il y a toute une phase de traitement des échantillons récoltés que je réalise en autonomie directement sur le bateau. La double casquette d’officier aspirant et de responsable scientifique est donc un statut très enrichissant à bord. Nos missions sont très variées car, entre deux prélèvements, j’apporte mon aide pour l’organisation logistique des missions et des escales. Je coordonne également l’écriture d’une newsletter mensuelle à destination des familles de l’équipage.

Une autre partie importante de notre travail - lorsque nous sommes à terre avec l’équipage - concerne la valorisation de la mission Bougainville, que ce soit auprès des partenaires militaires et scientifiques ou auprès du grand public. Nous avons par exemple eu l’occasion de présenter la mission au Commandant Supérieur des Forces Armées en Nouvelle-Calédonie, au Commandant de la Zone Maritime et au personnel de l’Etat-Major interarmées. Le Parc Naturel de la Mer de Corail nous a également invité dernièrement à présenter notre projet au comité de gestion, aux scientifiques, ainsi qu’aux responsables coutumiers et associatifs du parc. Enfin, lors de la Fête de la Science en octobre, nous avons également participé à des évènements de médiation scientifique auprès de scolaires, curieux de découvrir les richesses du monde planctonique. Nous continuons nos échanges avec les différents partenaires potentiels. Il est en effet crucial pour nous d’ancrer la mission Bougainville dans le paysage scientifique local, en travaillant main dans la main avec les différents acteurs implantés en Océanie. »

ASP Mathilde Vigneron

Pour en savoir plus : www.mission-bougainville.fr



Dernière mise à jour le : 21 décembre 2023